Que tu exerces la psychomotricité en libéral ou en institution, tu dois régulièrement suivre des patients avec TSA. C’est-à-dire trouble du spectre de l’autisme 🌈
Ce sont des patients pour lesquels la psychomotricité est recommandée dès le plus jeune âge pour stimuler leur développement. Peu importe que le diagnostic soit posé ou en suspicion 👉🏻 la psychomotricité est indiquée en première intention.
Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les experts 👀
Comment faire de la psychomotricité dans le contexte de l’autisme ?
Autisme et psychomotricité, c’est un mariage qui fait couler de l’encre depuis des années tant il est renseigné dans les écrits professionnels. J’ai d’abord tapé “bien renseigné” avant d’effacer le “bien” car on trouve encore des écrits peu actualisés qui prônent des approches dépassées conçues sur d’anciennes conceptions de l’autisme (coucou la mère frigidaire 👀).
🪧 Les guides de pratique clinique rédigés par des comités d’experts sont aujourd’hui bien étoffés. Ce sont ces fameuses RBPP : les recommandations de bonne pratique professionnelle qui émanent des autorités de santé nationales, européennes et internationales. Le KCE 🇧🇪 et la HAS 🇫🇷 pour ne pas les citer.
On y trouve à la fois des recommandations positives et négatives sur les interventions ayant fait leurs preuves (ou pas) auprès des enfants avec trouble neurodéveloppemental en général, et avec trouble du spectre de l’autisme en particulier.
La psychomotricité y occupe d’ailleurs une place de choix, même dans les textes belges (ou la reconnaissance du métier en tant que profession paramédicale n’est pas encore acquise) 👌
✔️ Les interventions recommandées sont celles fondées sur les modèles théoriques de l’ABA, de Denver et/ou de TEACCH.
➖ Aucunes données ne montrent l’efficacité des interventions fondées sur l’approche psychanalytique et la psychothérapie institutionnelle, ce qui ne permet pas de conclure à leur pertinence 🤷🏻♀️
✖️ Certaines méthodes sont carrément pointées comme interventions non recommandées : Son Rise, la méthode des 3i, la méthode Padovan pour n’en citer que quelques unes. Et le packing!
Doooonc, ça veut dire quoi, pour nous les psychomotriciens ?
Ça veut dire que la méthodologie du jeu spontané et du dialogue tonico-émotionnel n’est pas pertinente comme intervention psychomotrice auprès des patients avec TSA 🙅🏻♀️
Ça ne fait pas de tort, c’est vrai. Mais ça n’apporte pas grand chose non plus! En libéral, c’est une perte de temps et d’argent pour la famille.
Suivre des enfants avec TSA en psychomotricité, ça ne s’improvise pas. Une formation complémentaire est nécessaire afin de déployer des interventions structurées et coordonnées qui combinent les méthodologies comportementales et développementales ayant fait leurs preuves.
Et il ne faut pas avoir honte de se l’avouer 😇 La formation initiale ne peut pas couvrir en profondeur tous les sujets, et c’est bien normal. Prendre conscience du manque de pertinence de ses propres interventions, c’est le premier pas vers la recherche d’une formation continue qui répondra aux besoins de ta patientèle!
Comment stimuler le développement psychomoteur d’un enfant avec autisme ?
🎯 Les recommandations de bonne pratique professionnelle (RBPP pour les intimes) précisent tout de même les interventions spécifiques aux psychomotriciens :
- évaluation du niveau de développement des fonctions psychomotrices et rééducation psychomotrice ;
- évaluation des particularités sensorielles et mise en oeuvre de stratégies ou aménagements sensoriels ;
- entrainement aux habiletés sociales ;
- guidance parentale pour poursuivre les stimulations à la maison et démultiplier la prise en charge.
Les objectifs de travail sont multiples!
De fait, les exercices et les activités qu’on peut proposer en psychomotricité pour stimuler les enfants avec autisme sont nombreuses. Ceux-ci doivent être adaptés au profil individuel de chaque patient. Sans doute encore plus que pour d’autres pathologies ou troubles du neurodéveloppement.
💡 Quelques idées d’activités pour tes séances de psychomotricité auprès d’enfants avec autisme
Du coup, je te sors de mon chapeau quelques ressources qui pourront soutenir ta réflexion et tes interventions dans le champ du TSA.
🌈 Une pépite : le blog de ressources AutismEnJeux tenu par une neuropsychologue anonyme qui met à disposition ses créations (papiers ou digitales) et ses propositions d’adaptation de jeux existants. Un vrai coup de coeur ♥️
🌈 Un E-Learning pour s’initier gratuitement à l’analyse appliquée du comportement (ABA), à la communication alternative et augmentée (CAA), à la gestion des comportements-défis ou encore à l’approche Montessori appliquée à l’autisme : Canal Autisme.
🌈 Un ouvrage de référence en psychomotricité pour faire l’état des lieux des perspectives et des interventions auprès des patients avec trouble du spectre de l’autisme.
🌈 Un questionnaire de dépistage à l’intention des professionnels de première ligne (et parfois, ça peut-être nous, les psychomotriciens) : le M-CHAT est un outil international disponible en français.
🌈 Un programme d’entrainement aux habiletés parentales clé-en-main : RUBI s’attelle à psychoéduquer les parents par rapport aux comportements défis perturbateurs que présentent leur enfant avec TSA.
D’autres ressources pour enrichir ton approche en psychomotricité ?
💡 Ces idées proviennent du wiki @pensez_psychomot. C’est une base de données en ligne et collaborative qui centralise toutes les ressources utiles aux psychomotricien(ne)s. Tu y trouveras de l’inspiration, des idées et des repères pour dynamiser ta pratique psychomotrice.
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