Portage physiologique et développement psychomoteur du bébé

Portage physiologique et développement psychomoteur du bébé

Le portage physiologique est revenu à la mode. Les moyens de portage font désormais partie de l’arsenal commun des parents de bébés et de jeunes enfants. Et tant mieux car, porter, c’est carrément psychomot’ !

Je ne pouvais donc pas manquer d’aborder le sujet sur le podcast. Et pour ce faire, j’ai invité Aline Gontier qui est psychomotricienne et monitrice de portage. Elle anime @accompagnerbb, une mine d’or d’infos sur le développement du jeune enfant.

Ecoutez cet épisode sur le podcast ⤴️
Et si vous préférez lire, voici le résumé :

Contrairement aux idées reçues, le portage physiologique ne nécessite pas forcément l’utilisation d’un système de portage. Comme une écharpe, un mei-tei ou un porte-bébé.

Quand vous portez votre bébé dans vos bras, vous faites déjà du portage !

Et il faut se l’avouer … quand on est parent, on les porte souvent nos petits. Que celui qui n’a jamais pensé que son bébé passait plus de temps sur lui que dans son lit / son parc / sur son tapis … lève la main 😇

Comme le dit Aline dans le podcast, nous sommes des parents porteurs. Et ce, qu’on le veuille ou non.

Un portage vraiment physiologique

Le portage est physiologique lorsqu’il respecte le développement psychomoteur de l’enfant.

Le tonus et les capacités motrices du bébé sont immatures à la naissance et vont évoluer de manière progressive pendant l’enfance. Il s’agira donc d’adapter notre portage en fonction de cette évolution.

Par exemple, le dos du nouveau-né est encore tout mou. Son tonus musculaire est insuffisant pour qu’il puisse maintenir son buste à la verticale. La pesanteur est trop forte. Sa colonne vertébrale forme alors comme un grand C.

Pour porter un nouveau-né, il faudra donc respecter cette position enroulée dans laquelle il s’installe naturellement.

Le portage lui évitera de se tasser et l’aidera à aligner son dos dans l’axe vertical qui relie sa tête et son bassin. Un axe corporel qui se structure progressivement et qui servira de base au développement de nombreuses acquisitions psychomotrices.

Portage physiologique versus poussette

La poussette est un objet inerte. Tout comme le matériel habituel de puériculture : les transats, les coques, les chaises hautes, les sièges auto.

Elle ne s’adapte donc absolument pas aux mouvements du bébé, à ses variations de tonus, à ses changements de position, à son besoin de détente ou de soutien.

Tandis que le corps du porteur, lui, s’y ajuste naturellement. C’est ce qu’on appelle le dialogue tonico-émotionnel.

Être porté consiste pour le bébé à vivre une réelle expérience de développement. Et ce, peu importe le moyen de portage utilisé.

Le bébé porté apprend à s’ajuster corporellement, à s’équilibrer. Il reçoit des sensations tactiles, proprioceptives et vestibulaires. Ce faisant, il découvre son corps et son fonctionnement.

En fait, il assoit déjà de bonnes bases pour le développement de sa motricité.

Portage physiologique versus motricité libre

Quand on souhaite libérer son bébé des entraves à ses mouvements spontanés, cela peut paraître contrindiqué de le maintenir à bras ou dans un système de portage.

Et pourtant, le portage est un véritable allié de la motricité libre.

Le corps du porteur représente un véritable terrain de jeu pour le bébé, comme le meilleur des tapis d’éveil.

C’est encore une fois grâce au dialogue tonico-émotionnel que le porteur et le porté s’ajustent pour faire du portage une expérience complètement dynamique.

Portage physiologique versus marketing

La gamme de moyens de portage est très étendue et s’adapte à la croissance de l’enfant et au développement de ses habiletés motrices.

Écharpes tissées, tricotées, élastiques, avec ou sans noeud. Préformés avec ou sans réducteurs. Systèmes asiatiques comme le mei-tei. Portes-bébés de randonnée. Etc. Etc. Etc.

Pas toujours facile de s’y retrouver! N’hésitez donc pas à vous renseigner au préalable auprès d’une professionnelle du portage physiologique.

Portage physiologique versus RGO

Les bébés souffrant de reflux gastro-oesophagien (RGO pour les intimes) semblent peu apprécier d’être portés. Ils se tendent, s’arcboutent vers l’arrière, repoussant même parfois leur porteur.

En tant que parent, c’est assez perturbant de constater ces réactions chez son enfant. Et le portage pourrait être rapidement abandonné, faute de confort pour le porté comme pour le porteur.

Pourtant, le portage pourra être d’une grande aide pour ces bébés qui ont tant besoin d’être rassurés face à ce qu’ils ressentent dans leur corps et qu’ils ne peuvent encore comprendre.

Patience, persévérance et travail préalable de l’enroulement seront nécessaires … et bénéfiques pour son développement psychomoteur.

Porter, transporter et déposer

Quand on parle du portage, cela comprend en fait plusieurs étapes dans les manipulations du bébé.

La prise de l’enfant à bras, son installation dans un système de portage ou dans les bras, et puis la manière dont l’enfant est ensuite re-déposé au sol … Toutes ces étapes font partie intégrante de l’expérience de portage physiologique.

C’est également le cas pour toutes les manipulations prodiguées aux bébés et aux jeunes enfants : donner le bain, habiller ou déshabiller bébé, changer sa couche, … Tout cela se fait également en respectant le développement physiologique 😊

En résumé

Pas besoin de système de portage pour pratiquer le portage physiologique. Vos bras valent tout le matériel du monde.

Le portage offre de la nourriture affective et des expériences de développement aux bébés.

C’est une pratique entièrement compatible avec les principes de la motricité libre.

Un travail préalable de la position physiologique d’enroulement peut parfois être nécessaire afin que l’enfant vive le portage confortablement.

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